Paryse Martin

Québec, Québec, Canada


Présentée à la Galerie d’art du Parc

864, rue des Ursulines, Trois-Rivières - N46 20.587 W72 32.290


Mes espaces fabulatoires


Mes espaces « fabulatoires » sont des réponses à l’énigme de la représentation de l’univers. Première étape vers le meilleur des mondes; trouver une représentation du monde dans lequel on vit…

Rappelant à la fois un ancien musée de sciences et une chambre des merveilles, mon installation met en jeu des représentations qui oscillent entre fiction vraisemblable et réalité surréaliste. Comme une promesse flottant librement, les révélations clairvoyantes de mes protagonistes se transfèrent et précisent l’incertitude sans rien dire.

La construction illusionniste classique est ici malmenée par des changements brusques d’échelle de temps, tout autant que par la cohabitation et l’imbrication des renversements de sens. Chaque élément construit ses liens spécifiques assemblant le cruel à la candeur, le merveilleux au cauchemar. La virtuosité technique pacifie la violence de mon propos.

Mon travail est constitué de brèves saynètes, Mes espaces fabulatoires mettent en place de petites chroniques poétiques. Celles-ci évoquent des actions captées sur le vif, saisissant une réalité, une atmosphère. Elles procèdent d'une suspension du temps tout autant que de la narration. Ainsi, j’explore les possibilités narratives d’une histoire non linéaire dont les repères sont énigmatiques et flottants. Ma mise en scène associe théâtralité, vraisemblance et fiction. Je ne propose aucun dénouement à ce récit, mais je mets en place des acteurs; mes œuvres s’immiscent dans la réalité pour prendre momentanément part à notre perception de l'environnement immédiat. Ce processus narratif sollicite le visiteur en ce qu'il donnera lieu à une prolifération arborescente de récits. Ces espaces sont des représentions sensualistes, théâtralisées et surtout décalées, habités par des protagonistes hybrides, baroques et élégants.

Chaque fois que je me remets au travail, je m’acharne à réhabiliter ma hardiesse par le plaisir, ma fantaisie par la liberté et ma vivacité par la complexité de la création, espérant encore produire un écart d’avec les conventions d’une réalité trop explicite.

Photo : Lise Barbeau

Photo : François Lamy

Photo : Lise Barbeau

Photo : Lise Barbeau

Photo : Lise Barbeau


Photo : Christiane Simoneau

Photo : Christiane Simoneau

Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Il est possible d’identifier un fil conducteur lié au roman Le meilleur des mondes et à diverses manifestations de mon esprit baroque, se traduisant à la fois par un art de conjonctions, de correspondances et de croisements qui cherche à saisir, dans un même souffle, l’ensemble de notre existence.

Nous partageons une forte dimension sensualiste qui établit les bases discursives d’une représentation tactile réaliste et d’une projection fantastique d’une existence utopique. Plus précisément je porte une attention à l’usage des sens et du corps qui ravive l’intérêt et la volonté d’exister et renvoie au plaisir d’être, ouvert au monde, intégrée à la nature et à la culture. Dans ma pratique j’ai instauré des éléments poétiques basés sur les structures du plaisir inventé et nourri si finement par nous tous. J’ai donc un parti pris pour un art de vivre qui s’inscrit intensément dans le présent et qui à comme volonté de déjouer le tragique de la vie. Le propos du roman, lui, nous projette dans un futur qui met en déficit la notion même de volonté d’exister et ne transige la dimension sensualiste que par la dimension d’une pratique sexuelle restreinte et contrôlée. La nature du propos est somme toute la même dans l’absolu : une volonté de saisir un instant le monde infini et mouvant qui nous entoure.

Capsule vidéo de La Fabrique culturelle

Biographie

Née en 1959 à Caribou dans le Maine, aux États-Unis, Paryse Martin détient un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal. Elle a reçu le prix Videre-Création en arts visuels l’an dernier. Plusieurs fois boursières du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle a réalisé de nombreuses expositions au Québec, au Canada et à l’étranger. Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques et privées, elle a également réalisé plusieurs œuvres d’art public. Les œuvres de Paryse Martin se lisent comme des systèmes dans lesquels chaque élément en influence un autre. Paryse Martin questionne l’univers qui nous entoure et le réorganise autrement, avec des accents dramatiques et ludiques.


L'artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour la réalisation de ce projet

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