Artistes invités

Amalie Atkins / Saskatoon

The Braid Harvesters (Les récolteuses de tresses) - Synopsis

Film 16 mm transféré sur un fichier numérique, 5 min. 09 sec.

Campées dans un paysage désolé, une mère et sa fille travaillent ensemble à recueillir des tresses perdues. Le film diffuse une ambiance de perte et de nostalgie, une tragédie passée ou à venir.

Élaboré comme un projet à site spécifique, (pendant une résidence d'artiste à Open Space, à Victoria, en Colombie-Britannique), du bois de dérive et du tissu sont noués ensemble pour créer une structure de fortune improvisée pour abriter le film et pour servir de maison temporaire imaginaire pour les personnages.

En relation avec le thème de l'exil dans Le Meilleur des mondes, Les récolteuses de tresses explore « le sentiment qu'une quelconque menace sans nom nous guette à chaque coin de rue, ou en marge de ce que nous pouvons voir ou connaître ».

Démarche de l'artiste

Les Récolteuses de Tresses est le premier chapitre de Nous vivons au bord du désastre en nous imaginant que nous sommes dans une comédie musicale, un projet à long terme. L'historique personnel et le quotidien propulsent des récits imaginés en courts métrages de 16 mm, en photographies de grand format, en représentations cinématographiques et en installations.

Par la lorgnette d'un monde fictif, le projet explore des aspects du temps subjectif, le chevauchement du passé avec le présent, les actes de rituel et d'initiation, et la dynamique sociale du matriarcat et de la sororité. Sagas aigres-douces de douleurs, de joies et de transformations, les films explorent la transmission du savoir-faire ancestral et familial à travers des générations de femmes. En bordure de l'inconnaissable et de l'inexplicable, le projet explore la topographie du dissimulé ou de l'oublié, déterrant et recueillant des parcelles d'images et de chansons; plier des événements de la vie réelle en fiction, mélanger des co-incidences et des rêves avec la réalité pour inventer un nouveau mythe.

- Question sur la perspective qui relie mon travail au thème Le Meilleur des mondes.

Mon travail porte sur les thèmes de l'exil, la recherche de la vérité humaine, la tendresse, l'amour, et les liens personnels. La mère et la fille effectuent un rituel de deuil et de moment de réconciliation avec un passé inconnu.

La paire pourrait être vue comme faisant partie de la communauté des exilés et des réfugiés « qui vivent dans les marges les plus sauvages de la société », se débrouillant avec les matériaux qui les entourent, construisant une maison, mettant un pansement sur des restes, et apportant une dignité aux morceaux jetés, dispersés et détachés d'un empire effondré.

Biographie

Amalie Atkins est une artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Saskatoon. Elle crée des fables cinématographiques par un mélange de films, textiles, installations, performance, photographie, imprimant un monde fictif sur la trame du quotidien. Le travail d'Atkins a été présenté à l'échelle nationale autant qu'internationale, et plus récemment à Londres, au Royaume-Uni; à Vienne, en Autriche; à Erevan, en Arménie, et à New York.


Catherine Bolduc/ Montréal

« Tout à coup, l'on eut dit que tout l'air était devenu vivant et s'était mis à battre de la pulsation infatigable du sang. Là-haut, à Malpais, les tambours battaient. Leurs pieds prirent le rythme de ce cœur mystérieux; ils pressèrent le pas. Le sentier qu'ils suivaient les mena au pied du précipice. Les flancs de l'énorme bateau-mesa les dominaient de toute leur hauteur, cent mètres jusqu'au plat-bord.

– Si seulement nous avions pu emmener l'avion ! dit Lenina, levant les yeux avec colère sur la face nue du roc surplombant. Je déteste la marche. Et l'on se sent si petit quand on est sur le sol au bas d'une montagne. »

Aldous Huxley. Le meilleur des mondes. (trad. Jules Castier)


Tentative d'évasion

Dans le cadre de la Biennale nationale de sculpture de Trois-Rivières, un passage du roman Le meilleur des mondes lors duquel Bernard et Lenina sont chez « les sauvages » a particulièrement attiré mon attention. Le paysage vertigineux, à la fois mystérieux et sublime qui y est décrit fait figure de contraste absolu avec la réalité habituelle des protagonistes. Dans leur « meilleur des mondes », tout est organisé, standardisé, et la tragédie y est inexistante. Mon intention pour la Biennale est de « reproduire » visuellement l'effet de contraste entre les deux mondes en réalisant une installation où le paysage fonctionne comme une apparition fantasmatique, une fuite vers l'imaginaire, une porte de sortie pour échapper aux contingences parfois aliénantes des aléas du quotidien.

- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Dans ma pratique, je m’intéresse à la manière dont la psyché perçoit et construit la réalité en la transgressant par la fabrication de fictions fantasmatiques. Mon travail se nourrit d’expériences subjectives où l’idéalisation opère une transfiguration mentale du réel ou lorsque, inversement, le désir subit l’épreuve de la réalité. Mes recherches récentes abordent la notion de paysage comme mode d'interprétation et de construction du monde en mettant en scène la part de subjectivité impliquée dans la perception.

Biographie

Catherine Bolduc détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l'UQAM. En plus de ses nombreuses expositions au Québec, en France, en Allemagne, au Pays-Bas et aux États-Unis, elle a réalisé plusieurs résidences d'artistes à l'étranger, dont une au Künstlerhaus Bethanien à Berlin et une au Studio du Québec à Tokyo.


L'artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour la réalisation de ce projet

Christopher Varady-Szabo / Gaspésie

Rathaus

Mon intérêt principal comme artiste est centré sur la vie et la façon par laquelle nos choix de société affectent notre relation à l’environnement naturel. En explorant des systèmes d’habitat, de permaculture et de l’architecture élémentaire, je crée des sculptures et des installations éphémères réalisées à partir de matériaux naturels, principalement la terre, les branches et la paille. Pour les concevoir, j’emprunte et adapte des méthodes de construction traditionnelles, authentiques, écologiques et artisanales. Mes œuvres se veulent aussi comme des catalyseurs pour réactiver « l’espace primaire », une façon d’être qui approche la vie d’un point de vue plus instinctuel, cherchant à rester à l’intérieur des limites de l’essentiel : la nourriture, l’abri et l’interaction sociale.

Comme les œuvres contiennent des éléments vivants ou des éléments qui sont comme des mimiques de la vie, le spectateur est confronté à une expérience plus sensuelle que formelle. Sa perception subjective se manifeste et déclenche des réponses dans la région de l’inconscient qui était par avant déniée. À la manière du surréalisme, les éléments qui composent les œuvres percent la façade du discours rhétorique de la société dominante techno-économique et ouvrent un accès aux empreintes primordiales.

- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Le discours rhétorique de la société dominante techno-économique me parait comme le point central dans Le Meilleur des mondes. Cet aspect encore présent à notre époque me fait réfléchir de plus en plus et me sonne des alarmes. Mais, peut-être que c’est quelque chose de plus insidieux qui traverse l’histoire de l’humanité. C’est pourquoi, j’ai choisi de travailler avec les matériaux pauvres et de faire surtout des œuvres éphémères de facture artisanale.


Biographie

Originaire de Sydney, Australie, Christopher Varady-Szabo vit à Gaspé, Québec depuis maintenant plus de trente ans. Après une année d’étude en architecture à l’université de New South Wales, il a complété un baccalauréat en arts plastiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) en 1990 et une maitrise en arts visuels à l’Université d’Ottawa en 2013. Son travail a été exposé au Québec, en Ontario, Saskatchewan, Suisse, Finlande, France, Belgique, Pologne et à Taïwan. Son travail lui a mérité de nombreuses bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des arts du Canada.

Claire Morgan / Newcastle, Royaume-Uni

Nature humaine / Human Nature

Ce qui dans le Meilleur des mondes trouve selon moi le plus d’écho dans la société contemporaine est la notion de bonheur allant de pair avec l’ignorance et la consommation. J’ai récemment fait la découverte de la description du capitalisme contemporain par l’écrivain Charles Handy, comme «de plus en plus de personnes, désirant de plus en plus, de plus en plus de choses».

Cela mène nécessairement à ce que de nombreuses personnes préfèrent ne pas se questionner quant à la provenance de toutes ces choses, les ressources et le travail impliqués, les dommages causés, si elles nous ont réellement rendus meilleurs, plus heureux ou plus libres. Il est plus simple de prétendre que ces pensées ne nous traversent pas l’esprit. Mais nous n’avons pas été conçus pour nous réjouir de notre sort. En ce sens, notre consommation inépuisable de marchandises et d’objets ne tend pas à nous rendre heureux. C’est certainement ce à quoi nous sommes poussés à croire, et le fait de consommer fournit bel et bien un certain égarement frivole vis-à-vis de la réalité que nous pouvons identifier comme étant du bonheur, mais en fait, c’est le désir et l’isolation qui nous rendent malheureux, peu importe les quantités que nous possédons, nous voulons toujours plus.

Mes idées ont découlé d’une notion de ce qui peut constituer le bonheur, et du rapport à la liberté et à la créativité, dans le Meilleur des mondes d’Huxley, ou dans notre propre monde. Maintenant tout le monde est heureux, on sera donc éliminé.


- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Je suis intéressée par la signification de la séparation entre le physique et le mental, résultat de la manière dont nous vivons en société. Nous nous éloignons de la nature et les uns vis à vis des autres. Nous sommes au fait des dommages terribles, évitables que nous causons au monde, ainsi qu’aux autres personnes et aux animaux, et nous les permettons afin de rendre notre environnement proche plus pratique et confortable. Notre monde ne me semble pas si éloigné de celui du Meilleur des mondes. On apprend aux gens à ne pas poser de questions, à ne pas communiquer, à ne pas venir en aide, à rester fermés d’esprit et à réprouver la différence, à se protéger et demeurer à l’écart. Il en est ainsi de la notion de « sauvages », que les medias et les puissants nous ont poussés à considérer comme une entité moins humaine que nous le sommes. Le monde dans lequel nous sommes est devenu un monde de ténèbres, mais à la différence du Meilleur des mondes, on nous apprend que le principal but à poursuivre est celui de la prospérité, qu’il faut délaisser tout le reste, et que le bonheur n’est pas possible autrement. Alors qu’en réalité, il a été continuellement prouvé que la vérité se trouve à l’exact opposé.


Biographie

Claire Morgan est née à Belfast en 1980. Elle a obtenu un diplôme en sculpture avec félicitations du jury auprès de la Northumbria Univertiy en 2003. Ses oeuvres ont été exposées en Europe, aux États-Unis et en Australie. Claire Morgan est mondialement représentée par la Galerie Karsten Greve. Elle vit et travaille à Newcastle au Royaume Uni.

Elisabeth Picard /Montréal

Ma démarche s’inspire des structures architecturales engendrées par les processus de croissance et de transformation de la nature. En réponse à l’esthétique du design et de l’architecture, qui utilise les nouvelles technologies afin de produire des structures organiques complexes, ma pratique m’a amenée à développer une manière analogue et personnelle de créer mes propres sculptures et écosystèmes. J’impose aux matériaux industriels des techniques artisanales, créant un contraste entre l’apparence brute de ceux-ci et l’aspect naturel que je leur donne, les élevant ainsi à un niveau de raffinement où s’exprime leur potentiel.

Suite à la création de l’œuvre majeure Rainbow mountains en 2015, l’installation Waitomo cave réalisée pour la BNSC 2016 s’inspire elle aussi d’un lieu naturel extraordinaire : la grotte de Waitomo en Nouvelle-Zélande. Cette cathédrale souterraine héberge une importante colonie de vers luisants (estimée à près d’un million de spécimens) qui scintillent afin d’attirer leurs proies dans des pièges filamenteux. Travaillant essentiellement avec les attaches à tête d'équerre (Ty-Rap), pour ce projet, j’ai poussé plus loin ma recherche et utilisé de nouveaux matériaux industriels et technologiques afin d’interpréter le déploiement des structures translucides et collantes créées par les vers luisants. L’installation se présente tel un écrin futuriste abritant un environnement féérique lumineux.


- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Dans le roman d’Aldous Huxley, l’être humain prend naissance dans un flacon de laboratoire. Conditionné à ne pas avoir de fluctuations d’émotions, il est « satisfait » d’occuper une place précise pour la régularité et la stabilité de la société idéale. Il est entre autres éduqué à surconsommer des choses neuves sans arrêt et à détester la nature.

En contraste avec l’ordre établi du Meilleur des mondes, Waitomo cave se veut un reflet industrialisé de la vitalité de la nature et de ses irrégularités hors du contrôle de l’être humain. Cependant, la cohabitation dense des éléments lumineux se présente tel le milieu urbain de « l’état mondial » du roman. La structure en facettes géométriques de la grotte avec ses multiples lumières scintillant à un rythme aléatoire nous rappelle que la cogitation individuelle et personnelle est un atout indispensable pour la société.


Biographie

Née en 1981, Elisabeth Picard vit à Montréal. Plusieurs fois boursière (SODEC, CALQ, FQRSC, CRSH, Université Concordia), elle a obtenu une maîtrise en Beaux-arts de l’Université Concordia en 2011. Son travail a été diffusé au Canada, à Cuba, en France et en Lituanie, notamment à la Lonsdale Gallery qui la représente (Toronto), ainsi qu’à Division, Circa, Diagonale, MATERIA et à la Biennale internationale du lin de Portneuf (2013). En 2016, elle réalisera une importante œuvre d’intégration à l’architecture du nouveau CHSLD d’East Angus.

Erika Dueck / Ontario


Through Still Wanderings (À travers des errances figées)

Mes agencements intérieurs miniatures explorent la façon dont nous percevons et interprétons la réalité. Bien que les espaces soient délimités, ils refusent d'être contenus. Ils jouent avec le dévoilement et la tromperie, créant des opportunités pour toute chose, connue et inconnue, à devenir instable et à se renverser sur elle-même.

L'échelle des jouets est inoffensive et séduisante, absorbant tranquillement le spectateur tout en augmentant la distance entre lui et l'objet. Les spectateurs peuvent se projeter dans les espaces seulement pour en être repoussés à l'extérieur, incapables d'explorer physiquement les structures. Cela crée une expérience alternant entre présence et absence. Il y a une envie et un désir qui ne peuvent jamais être satisfaits.

Les intérieurs confondent l'espace, perçant quelquefois les structures physiques qui les entourent, devenant des passages qui s'étendent vers des endroits éloignés, ou qui circulent à travers des boucles sans fin. On ne sait pas si les espaces promettent des progrès ou bien se transforment en prisons labyrinthiques qui accablent et rendent confus. Les scènes en miroir sont des illusions qui s'étirent et se déplient. Ils contiennent des mondes invisibles qui augmentent et s'effondrent, disparaissant en un instant et cessant de perceptuellement exister une fois abandonnés. Tout ce qui reste sont des reconstructions mentales qui se modifient doucement dès que l'image est supprimée. Les constructions de fortune sont tout aussi fragiles que les rencontres éphémères qui activent leurs intérieurs. Les perceptions sont trompeuses, mais nous ne pouvons pas détourner le regard de la promesse de plus que ce que nous aurions pu imaginer.

Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes ?

Les mondes isolés au sein de mes miniatures sont retirés de leur environnement, existant indépendamment des structures physiques qui les entourent et détachés d'un monde extérieur miniature qui pourrait leur fournir un contexte. De même, Le Meilleur des Mondes propose une réalité qui est détachée du monde naturel, de l'histoire humaine et de l'intimité avec les autres. Les deux mondes sont des structures sans fondation qui existent en dehors des réalités qui les entourent.

Malgré l'abondance dans les deux mondes, il y a un déficit fondamental à peine voilé derrière le spectacle. Les constructions fragiles de mes miniatures sont tout aussi sujettes à l'effondrement que la société soigneusement mise au point dans Le Meilleur des Mondes; la plus petite interruption dégrade l'illusion et la désintègre.


Biographie

Erika Dueck vit à Guelph, Ontario, où elle est une candidate à la Maîtrise en arts visuels à l'Université de Guelph. Elle détient un baccalauréat avec distinction de l'Université du Manitoba et a reçu plusieurs prix et bourses pour son travail, y compris le CRSH, la lauréate nationale du concours BMO 1st Art! et la reconnaissance comme l'une des onze gagnant(e)s de la Chaire nationale de l'UNESCO dans le cadre du Bioethics and Human Rights Global Art Competition.





Guillaume Lachapelle / Montréal


SOMA

Mon travail se développe autour d’un questionnement sur les notions de réalité et de perception. Sous forme de maquettes et d’installations, il réinterprète les environnements qui nous entourent, inspiré par des architectures et des motifs urbains. Des compositions et associations insolites transposent les fragments architecturaux qui les composent dans des univers de fiction où une narration est suggérée. En amplifiant et altérant certains détails, ces microcosmes au semblant de cohérence laissent entrevoir l’angoisse dans le familier et l’aliénation du réel. L’idée du seuil, de la façade, y reviennent sous forme métaphorique et composent une symbolique, notamment autour des motifs du livre et de la bibliothèque où savoir et ténèbres s’entremêlent. Résultat d’un amalgame de techniques et matériaux divers, les sculptures retiennent une esthétique froide issue du travail de modélisation et d’impression 3D. L’intégration de la lumière ou de miroirs y joue aussi un rôle en ce qu’ils façonnent des ambiances et une profondeur spatiale. Les sculptures deviennent ainsi des lieux créant leur propre espace et semblent révéler des ailleurs improbables. Quelque chose se passe au-delà de leur limite, au-delà des apparences et une sensation de vertige apparaît dans un détail ou dans l’immensité d’un lieu ordinaire.



- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Œuvre d’anticipation, mais transposition à peine voilée, Le Meilleur des mondes fait écho à de nombreux aspects du monde dans lequel nous vivons. Elle soulève notamment le rapport angoissant à un système « abouti » et par conséquent, figé dans sa forme, mais aussi la question du rôle de l’artiste dans une telle société. Peut‐être que celui-ci, sans être évacué totalement, devient un artisan, un décorateur suivant les lignes d’une esthétique officielle et prescrite. Sans voix et tout aussi anesthésié, il devient un rouage de plus dans la machine. C’est cette notion d’anesthésie et de perception du réel que je tente d’aborder dans ma proposition. En évoquant le soma, la drogue par excellence qui permet de voir la vie en rose malgré tout, je joue avec des ambiances lumineuses et tente de faire apparaître de manière agréablement éthérée un lieu industriel et terne qui rappelle l’environnement où évoluent les protagonistes du roman; une usine à humains dont ils sont le produit et la main d’œuvre.


Biographie

Guillaume Lachapelle vit et travaille à Montréal. Il est diplômé en arts visuels à l’UQAM. Sa pratique est principalement sculpturale et se décline sous forme d’installations et de miniatures. Il a présenté son travail dans plusieurs expositions au Canada, en Italie, aux États‐Unis et en Allemagne. Il a aussi réalisé plusieurs œuvres d'art public.

Isabelle Gauvin / Trois-Rivières


S’emmieuter le dedans


Les facteurs qui interfèrent dans l’éventuel accomplissement d’un monde meilleur ont pris forme à travers différentes installations qui meublent l’espace d’exposition. Trois facteurs influençant le développement d’un monde meilleur ont été relevés : l’état psychique dans lequel on se trouve, d’où l’on vient et ce qui nous fait peur.

L’ombre ou la lumière ? est une petite animation projetée qui illustre l’influence de notre état psychique sur notre vie. Or, notre état, à savoir si nous sommes dans un état mental plus « ombrageux » ou « lumineux », interfère sur notre perception négative ou positive de la vie.

Le deuxième facteur d’influence est notre provenance. La famille ou le nid qui nous a vu grandir a participé à l’image d’un monde idéal pour nous, comme l’illustre l’installation Maison mère constituée d’une maisonnette dans laquelle le spectateur peut s'y glisser et apprécier des images d’enfance kaléidoscopiques.

Enfin, le troisième facteur d’influence relevé est celui de la peur. L’œuvre Casque illustre à quel point la peur peut interférer dans nos actions et notre épanouissement personnel.

L’installation propose une protection complète pour affronter le monde. Plus loin, dans un petit espace confiné de la salle d’exposition, le spectateur peut découvrir les artéfacts de cette manœuvre, puis, dans la dernière salle, un court métrage animé de la Barnique Mobile en action.

- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?


Ce qui a le plus retenu mon attention dans Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, c’est sa proposition d’une vie sans souffrance. L’interaction développée avec l’humain dans mon processus de création au fil des années m’a amené à le considérer comme une matière première, un matériau vivant. Je tente de lui faire vivre une introspection. L’art devient alors expérience. J’utilise des éléments mobiles, que ce soit le Cabinet de l’Optométriste factice ou les Barniques. C’est donc l’œuvre qui va vers le spectateur. Chaque rencontre pose la question : comment façonner le monde pour qu’il soit meilleur ?


Biographie

Isabelle Gauvin est née en 1977 et a grandi en Mauricie, au Québec, où elle y réalise ses études en arts plastiques. À l’international et au national, l’artiste est reconnue pour ses projets qui, par une interaction avec le public, recensent des données loufoques puisées à la source de préoccupations existentielles; Qu’est-ce que le bonheur ? Quelle est votre vision du monde ?

Karine Giboulo / Montréal

Booby Trap

En 2015, j'ai réalisé une série de sculptures s'intitulant « HYPERland » illustrant l’utopie promise par la « démocratie libérale » et la dystopie que crée plutôt le capitalisme marchand et financier, à tout le moins, pour certains. Pierre Foglia avait écrit dans La Presse à l'occasion d'une visite en Chine pour les jeux de Pékin dans un contexte où l'on craignait "une révolution", une phrase qui m'est toujours restée en mémoire : « …il n'y a pas de révolution où il y a des Walmart ». Cette hyperbole décrit ce système global qui est mis en place où la consommation gagne toutes les dimensions de notre existence en nous asservissant et nous donnant une fausse impression de liberté et de bonheur. On produit, on consomme et on calme nos angoisses à coups d'antidépresseurs et de somnifères. Les enfants sont éduqués comme futurs producteurs/consommateurs. Insidieusement, nous nous sommes mis de notre plein gré dans une société d'auto-surveillance et de dépendance, soit par les GPS, réseaux-sociaux, technologie intelligente et par la propagande de peur créée par l'élite dirigeante. Tout semble de plus en plus calculé, organisé, surveillé, régularisé... Tout semble carré sur une planète ronde. Les questions que je me pose en thème avec la Biennale de sculpture: sommes-nous plus libres ou sommes-nous contrairement dans un état de servitude (faussement) volontaire? Qu'est-il advenu de la dimension spirituelle de l'être humain? Avec le projet Booby Trap, j'ai l'intention de poursuivre mes recherches entamées avec HYPERLand en construisant dans la salle d'exposition une sorte de vaisseau sans issue où chaque être humain effectue machinalement ce à quoi il est asservi dans le but de faire fonctionner cet espace labyrinthique évoluant en "zone protégée". Bonheur, travail, vie sociale et vie intime y seront enrégimentés et contrôlés... pour le meilleur ou pour le pire?


- Dans votre parcours artistique, quelle perception vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Au début de l'âge adulte, j'ai lu le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. C'était à la fin des années 90 et plus les années passent, moins le roman d'Huxley semble s'éloigner de la fiction. Ça coïncidait au moment où je sentais qu'on me demandait de « rentrer » dans le « système » et ce livre a été en quelque sorte un des éléments déclencheurs de ma carrière d'artiste autodidacte, l'élan nécessaire dont j'avais besoin pour me lancer. C'était une confirmation de mon refus de sauter dans la grosse machine de la productivité. Avec les années, je me suis adoucie, mais le fond est resté présent dans tous mes projets; cette quête de faire ressortir l'humanité dans un monde de plus en plus matériel. C'est ce qui m'avait entre autres poussé à me rendre en Chine afin de réaliser un projet sur les millions de travailleurs migrants dans les usines. Je voulais mettre un visage humain sur notre société de consommation; humaniser cette immense fourmilière d'allure stérile.


BIOGRAPHIE

Née en 1980 à Sainte-Émélie-de-l’Énergie, Karine Giboulo vit et travaille à Montréal. Depuis la dernière décennie, elle a travaillé dans une variété de médiums, de la peinture et œuvres sur papier à la sculpture. Giboulo a gagné une attention particulière pour ses dioramas miniatures d'environnements humains. Elle a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives au Canada et aux États-Unis. Karine Giboulo est lauréate 2011 du prestigieux prix Winifred Shantz en céramique. En 2009, elle se mérite le second prix dans le cadre du concours Impulse de la foire internationale PULSE NEW YORK. Son travail a été appuyé par le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts et des lettres du Québec. Ses récentes oeuvres, What is my name, All you can eat et Le Village Électronique, font partie des collections du McMichael Canadian Art Collection (Kleinburg, Ontario), du Musée des beaux-arts de Montréal (Québec, Canada) et du 21c Museum (Kentucky, États-Unis).

Kim Adams / Toronto

Tout au long de ma vie professionnelle en tant qu'artiste, j'ai fait des modèles et des dessins pour me permettre de m'engager plus librement avec la sculpture. Parfois, les modèles sont des propositions pour des œuvres plus grandes, à d'autres occasions, ils sont de grandes sculptures à grande échelle par elles-mêmes. Caboose Mountains, les deux œuvres présentées lors de l'exposition, se composent de grosses fausses roches comme base pour des paysages et des scènes de peuplement humain miniatures. Les faux rochers de grandeur nature sont couramment utilisés en guise de décoration pour la cour et le jardin, le plus souvent dans les propriétés rurales et suburbaines, pour recouvrir un assortiment d'éléments « inesthétiques » à l'extérieur: les poubelles, les réservoirs sous pression, transformateurs électriques, etc. Leur réalisme est impressionnant. Ils constituent également un véhicule parfait pour mes recherches en cours et mon utilisation des changements d'échelles; ayant l'allure de véritables rochers, ils ont l'air de grosses montagnes lorsque combinés avec des paysages et des habitants miniatures à l’échelle HO. Donnant l'impression de montagnes surgissant d'un paysage submergé, les spectateurs expérimenteront un éloignement de leur propre échelle. Partant d'œuvres antérieures, cette série mettra en vedette des mondes HO-miniatures de loisirs et de vie saine, et la lenteur ou le sens de l'immobilisme associés au monde des rochers. Le brouillage constant et délibéré de l'échelle dans mon travail est le résultat de sa dimension imaginaire, propositionnelle et peut-être utopique.


- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Les Caboose Mountains font partie d'une série de travaux en cours qui, d'une façon hyperbolique et parfois dystopique, font la chronique de la transformation du paysage sous la pression de l'habitation humaine. Beaucoup de mes œuvres passées ont mis l'accent sur la densité des mondes urbains. Les Caboose Mountains suggèrent une évasion et une habitation imaginaires encore plus éloignées et même, apparemment, un lieu inhabitable. Le brouillage de l'échelle qui se produit tout au long de mon travail ─ le chevauchement et l'intersection de dimensions spatiales apparemment contradictoires ─ est le résultat d'une nature délibérément propositionnelle et imaginaire : ils sont des descriptions d'un hyper-monde, combinant des anecdotes tordues et conjointes, des ouï-dire et des rumeurs, des extraits des nouvelles quotidiennes et des observations de tous les jours sur l'utilisation de la planète pour l'habitation humaine. Les scènes illustrent l'imbrication du travail et du temps libre, de l'esprit d'entreprise indépendante et du style de vie alternatif édifié sur d'anciens secteurs de l'industrie et parfois sur la destruction de l'environnement. Mis en mouvement par la permission inhérente des mondes miniatures, le travail part de la réalité et se déploie en un Meilleur des mondes. Les récits visuels hyperboliques de mon travail dressent la carte de la mobilité de notre espèce, son expansion et sa contraction, la colonisation et le retrait, et nos relations tout comme nos séparations avec l'espace social et la nature.


Biographie

Le travail de Kim Adams a été inclus dans de grandes expositions individuelles et collectives nationales et internationales, et plus récemment à la Mass MoCA and National Gallery. Il est le récipiendaire de l'édition 2012 du prix Gershon Iskowitz, d'une bourse Guggenheim (2013), et du Prix du Gouverneur général pour les arts visuels et médiatiques (2014). Il est représenté par Diaz Contemporary à Toronto.

Mathieu Valade / Saguenay

Ma pratique artistique explore les rapports de contradictions existant entre les formes simples et les images qu’elles peuvent évoquer une fois détournées. La production d’objets sculpturaux ou de dessins, toujours avec un souci de mettre de l’avant une plasticité forte, se voit hybridée à des éléments de représentations simples (typographie, logos, pictogrammes, formes géométriques) dans le but de soulever de nouveaux potentiels d’interprétation.

Considérant l’objet artistique comme un artifice, les sculptures et les dessins que je propose demandent l’exercice de faire un certain « saut » dans l’illusion : associer les éléments graphiques ou plastiques dans le but d’en déceler l’image, ouvrir un tiroir, pénétrer dans la sculpture, etc. L’image n’est jamais complètement donnée, elle est à construire. Elle est proposée par la juxtaposition de différents événements plastiques, de formes, de percées, de répétitions, de signaux lumineux, comme un décor dont les éléments prennent sens par un exercice d’association des signes.

Plusieurs de mes travaux revisitent des genres, des modes de production ou même des œuvres issues de moments de l’histoire de l’art pour lesquels j’ai un intérêt tout particulier. Ainsi, une sorte de dialogue s’est installé dans ma pratique avec le minimalisme, l’art conceptuel et la modernité artistique en général. Sans être la clé de la lecture de mes œuvres, cet aspect de citation propose un second ordre de lecture, comme si elles comportaient un code latent issu de l’histoire de l’art.

Dans ma pratique sculpturale, l’œuvre vient souvent s’intégrer au lieu de manière à y puiser son sens ou à en souligner la fonction : les balles de foin au champ, la colonne au musée, le panneau publicitaire aux abords de la route. L’échelle des objets confronte à la fois le lieu et le visiteur, par ses dimensions s’apparentant à celles du monument. Il en résulte une pratique voisine de l’in situ, où le contexte nourrit l’intervention et où l’intervention nourrit le contexte.


- Dans votre parcours artistique, quelle perception vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes ?

Le projet que je propose s’inspire d’un lieu du roman, celui où les fœtus grandissent dans des bocaux. L’installation que je présenterai se rapproche de ce lieu dans sa forme extérieure. Elle se compose de plusieurs prismes de verre givrés, tous identiques, comme les bocaux. Par ailleurs, le contenu des prismes ne réfère pas au roman. Ces compositions sculpturales jouent avec le vocabulaire et le champ de représentation des natures mortes traditionnelles (agrumes, pelages, étoffes, horloges, ossements, oiseaux naturalisés, plantes, etc.). À travers ces compositions d’objets issus d’une représentation traditionnelle, j’intègre des objets contemporains qui pourraient faire appel aux idées de vanitas et de memento mori, mais aussi à des concepts actuels tels que l’obsolescence programmée ou l’anonymat des interrelations numériques.

Ces compositions sont par la suite introduites dans les prismes d’acrylique givrés (Plexiglas), comme s’il s’agissait de cloches de verre, présentant des bribes de compositions internes à travers leurs surfaces dépolies. Ces surfaces agissent comme des écrans, laissant deviner des formes qui perdent leurs définitions plus elles sont éloignées de l’œil.


Biographie

Mathieu Valade est originaire de Salaberry-de-Valleyfield en Montérégie. Il a obtenu un baccalauréat en arts visuels de l’UQÀM en 2003 et une maîtrise de l’Université Laval dans la même discipline en 2005. Il compte à son actif plusieurs expositions au Canada et à l’étranger, notamment des expositions individuelles à la Galerie Duplex100m2 à Sarajevo, au centre Latitude 53 (Edmonton, AB) au Centre d’exposition Circa (Montréal) et au Centre Le Lieu (Québec). Il a aussi participé à plusieurs manifestations collectives, dont la quatrième Manifestation internationale d’art de Québec et C’est arrivé près de chez vous au Musée National des beaux-arts du Québec.

Il compte parmi les membres fondateurs du collectif Pique-Nique, un organisme voué à l’intrusion spontanée d’art en contexte public depuis 2001. Pique-Nique compte plusieurs manifestations artistiques à son actif. Mathieu Valade enseigne aussi à titre de professeur à l’Université du Québec à Chicoutimi.

Paryse Martin / Québec

Mes espaces fabulatoires

Mes espaces « fabulatoires » sont des réponses à l’énigme de la représentation de l’univers. Première étape vers le meilleur des mondes; trouver une représentation du monde dans lequel on vit…

Rappelant à la fois un ancien musée de sciences et une chambre des merveilles, mon installation met en jeu des représentations qui oscillent entre fiction vraisemblable et réalité surréaliste. Comme une promesse flottant librement, les révélations clairvoyantes de mes protagonistes se transfèrent et précisent l’incertitude sans rien dire.

La construction illusionniste classique est ici malmenée par des changements brusques d’échelle de temps, tout autant que par la cohabitation et l’imbrication des renversements de sens. Chaque élément construit ses liens spécifiques assemblant le cruel à la candeur, le merveilleux au cauchemar. La virtuosité technique pacifie la violence de mon propos.


Mon travail est constitué de brèves saynètes, Mes espaces fabulatoires mettent en place de petites chroniques poétiques. Celles-ci évoquent des actions captées sur le vif, saisissant une réalité, une atmosphère. Elles procèdent d'une suspension du temps tout autant que de la narration. Ainsi, j’explore les possibilités narratives d’une histoire non linéaire dont les repères sont énigmatiques et flottants. Ma mise en scène associe théâtralité, vraisemblance et fiction. Je ne propose aucun dénouement à ce récit, mais je mets en place des acteurs; mes œuvres s’immiscent dans la réalité pour prendre momentanément part à notre perception de l'environnement immédiat. Ce processus narratif sollicite le visiteur en ce qu'il donnera lieu à une prolifération arborescente de récits. Ces espaces sont des représentions sensualistes, théâtralisées et surtout décalées, habités par des protagonistes hybrides, baroques et élégants.

Chaque fois que je me remets au travail, je m’acharne à réhabiliter ma hardiesse par le plaisir, ma fantaisie par la liberté et ma vivacité par la complexité de la création, espérant encore produire un écart d’avec les conventions d’une réalité trop explicite.


- Dans votre parcours artistique, quelle perspective vous relie à la thématique Le Meilleur des mondes?

Il est possible d’identifier un fil conducteur lié au roman Le meilleur des mondes et à diverses manifestations de mon esprit baroque, se traduisant à la fois par un art de conjonctions, de correspondances et de croisements qui cherche à saisir, dans un même souffle, l’ensemble de notre existence.

Nous partageons une forte dimension sensualiste qui établit les bases discursives d’une représentation tactile réaliste et d’une projection fantastique d’une existence utopique. Plus précisément je porte une attention à l’usage des sens et du corps qui ravive l’intérêt et la volonté d’exister et renvoie au plaisir d’être, ouvert au monde, intégrée à la nature et à la culture. Dans ma pratique j’ai instauré des éléments poétiques basés sur les structures du plaisir inventé et nourri si finement par nous tous. J’ai donc un parti pris pour un art de vivre qui s’inscrit intensément dans le présent et qui à comme volonté de déjouer le tragique de la vie. Le propos du roman, lui, nous projette dans un futur qui met en déficit la notion même de volonté d’exister et ne transige la dimension sensualiste que par la dimension d’une pratique sexuelle restreinte et contrôlée. La nature du propos est somme toute la même dans l’absolu : une volonté de saisir un instant le monde infini et mouvant qui nous entoure.


Biographie

Née en 1959 à Caribou dans le Maine, aux États-Unis, Paryse Martin détient un doctorat en études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal. Elle a reçu le prix Videre-Création en arts visuels l’an dernier. Plusieurs fois boursières du Conseil des Arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle a réalisé de nombreuses expositions au Québec, au Canada et à l’étranger. Ses œuvres font partie de plusieurs collections publiques et privées, elle a également réalisé plusieurs œuvres d’art public. Les œuvres de Paryse Martin se lisent comme des systèmes dans lesquels chaque élément en influence un autre. Paryse Martin questionne l’univers qui nous entoure et le réorganise autrement, avec des accents dramatiques et ludiques.

L'artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour la réalisation de ce projet

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